Artiste chorégraphique d’origine brésilienne vivant en France, Paul/a Pi s’intéresse à une compréhension élargie du champ chorégraphique, travaillant autour de question-nements sur la mémoire et la temporalité, le langage, et les notions d’archive et de tra-duction en danse, avec un intérêt particulier pour l’in situ.
Diplômé en musique à l’Université de Campinas (Brésil), de 2013 à 2015 Paul/a a suivi le master chorégraphique ex.e.r.ce à Montpellier et a déjà été interprète pour Clarissa Sacchelli, Eszter Salamon, Latifa Laabissi / Nadia Lauro, Pauline Simon, Aude Lachaise et Anna Anderegg, Depuis 2010, il développe ses propres projets chorégraphiques, déjà présentés dans plusieurs villes et festivals au Brésil. Il a aussi réalisé et dirigé les 5 édi-tions du projet Free to Fall São Paulo (nuit d’exquises artistiques) et travaillé en tant que musicien professionnel pendant plus de 10 ans. En France, Paul/a a créé les soli ECCE (H)OMO (mars 2017) et ALEXANDRE (mai 2018), déjà présentés au Centre national de la danse, Festival Montpellier Danse, Musée de la Danse, Festival NEXT/Espace Pasoli-ni, PACT Zollverein, La Raffinerie/Charleroi Danse, Vivat la Danse et Uzès Danse, entre autres.
« Ãnei’wá hã tá, watozei’wá watozei’wá rá ». Ça commence comme ça. Plus qu’une langue dont la signification des mots m’échappe entièrement, un rythme, une pulsation, une urgence aussi. Qu’est-ce qui se cache derrière ces mots pointus et si bien articulés ? Un homme qui parle, annonce, on dirait que c’est important. Sa voix est fortement ryth-mée par maintes consonnes. Par des mots qui insistent aussi, répétés de façon inatten-due. Il s’agit de l’homme plus âgé de la tribu, je l’ai su après, parlant d’un rituel de pas-sage destiné exclusivement aux hommes. Au sein de cette langue qui m’était étrangère, un seul mot était compréhensible pour un brésilien lusophone comme moi: “Alexandre”.
Paul/a Pi
ALEXANDRE
un projet de et avec : Paul/a Pi
En collaboration avec:
Gilles Amalvi : création sonore et accompagnement dramaturgique
Rachel Garcia : costumes et collaboration artistique
Florian Leduc : création lumière et espace
Pauline Le Boulba : collaboration artistique
Violeta Salvatierra : accompagnement en pratiques somatiques
Sorour Darabi : interprète pendant le processus de création
Morgad Le Naour : photos et captation
Production : NO DRAMA
Coproductions: Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, CND Centre national de la danse, Festival Montpellier Danse 2018, Centre chorégraphique national de Caen en Normandie direction Alban RICHARD dans le cadre de « l’Accueil-Studio, CCNO Centre chorégraphique national d’Orléans dans le cadre de l’accueil studio 2018, La Maison CDCN – Uzès Gard Occitanie, La Place de la Danse – CDCN Toulouse-Occitanie, Le Vivat Armentières, Charleroi danse
Avec le soutien d’Arcadi
Avec le soutien de PACT Zollverein, Montévidéo – Créations contemporaines – Atelier de Fabrique Artistique, les Laboratoires d’Aubervilliers, ICI — centre chorégraphique national de Montpellier – Occitanie — Direction Christian Rizzo, et le FONDOC
Avec le soutien de Montpellier Danse 2018, résidence de création à l’Agora, cité internationale de la danse, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas
Allégorie de la création ou de la domination masculine ? Le chorégraphe d’origine
brésilienne Pol Pi nous rappelle toute la violence symbolique contenue dans la fable
d’Ovide. Derrière l’attachement de l’artiste pour son oeuvre, la passivité de Galatée – qui
ne portait pas même de nom dans le texte originel – interpelle. À l’heure où les pensées
les plus rétrogrades s’expriment au grand jour au Brésil, Galatée est ici le point de départ
d’une réflexion sur l’idéalisation et le formatage du corps féminin par le regard de l’homme.
Une performance de et avec : Pol Pi
En collaboration avec : Rachel Garcia
Création le 28 octobre 2018 à la Péniche La POP, à Paris, dans le cadre du programme (Re)lectures
Remerciements : Kamel Kherchouch, Laurent Barré, Jérôme Séron, Micha
Passer d’un corps à l’autre, d’une langue à l’autre, d’une histoire à l’autre. ECCE (H)OMO est un désir de réfléchir en acte sur l’héritage en danse au travers d’une interprétation de l’œuvre Afectos Humanos de la chorégraphe allemande Dore Hoyer (1911-1967). Ce cycle crée entre 1959 et 1962 est composé de cinq courts solos. Cinq danses pour cinq affects : Ehre/Eitelkeit(Orgueil/Vanité), Begierde (Désir), Hass (Haine), Angst (Peur), Liebe (Amour).
J’ai rencontré pour la première fois ces danses il y a six ans à São Paulo. Dans une vidéo qui date de 1967, on voit Dore Hoyer interpréter les Afectos Humanos pour une émission de télévision. Commence alors pour moi une enquête sur cette artiste. Je découvre qu’elle se suicide peu de temps après cet enregistrement, qu’elle a dansé pour Mary Wigman, qu’elle laisse derrière elle une œuvre multiple, composée essentiellement de solos et qu’elle demeure encore aujourd’hui une figure marginale de la danse allemande.
Quelques années plus tard, j’ai commencé à apprendre seule les cinq solos qui composent le cycle Afectos Humanos. Puis, pour que je puisse les danser devant un public, j’ai travaillé avec le chorégraphe Martin Nachbar, autorisé à me les transmettre. Tout un chemin pour que ces gestes deviennent les miens, pour trouver ma danse dans la sienne. J’ai compris que si je ne pouvais pas faire tout ce que je voulais avec ces danses, rien ne m’empêcher d’être qui je voulais.
Incarner les danses de Dore Hoyer n’est pas pour moi l’affaire d’une restitution, mais davantage celle d’une enquête qui ne cherche pas à se clore.
Création le 21 mars 2017 au Centre national de la danse
De et avec : Paul/a Pi
Regard extérieur, accompagnement et scénographie : Pauline Brun
Dramaturgie et costume : Pauline Le Boulba
Création lumière : Florian Leduc
D’après une chorégraphie originale de Dore Hoyer (musique : Dimitri Wiatowitsch) – © Deutsches Tanzarchiv Köln
Transmission des danses : Martin Nachbar
Coproduction: ICI – CCN de Montpellier/Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées avec Life Long Burning, CN D Centre national de la danse, PACT Zollverein, Honolulu avec le CCN de Nantes, Théâtre de Poche de Hédé-Bazouges avec Extension Sauvage.
Avec le soutien du Fonds Transfabrik – Fonds franco-allemand pour le spectacle vivant.
Ce projet a bénéficié de l’Aide au projet de la DRAC Île-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication, et a eu l’aide du Centre Français de Berlin dans le cadre d’une résidence de création.